Un jardin dans le ciel des Tuileries

Belle Étoile. La suite la plus raffinée de l’un des plus grands palaces parisiens porte bien son nom. Au septième étage du Meurice, sa grande terrasse privée offre une vue à 360° sur les toits et les monuments de la capitale.

Après avoir remporté le concours et réalisé une étude paysagère, les équipes d’Horticulture & Jardins ont aménagé la terrasse en début d’année. Dans de grands bacs en polystone recouverts d’une feuille de pierre naturelle ont été installés des végétaux graphiques et aériens qui créent des effets de volume pour encadrer la vue. Sur cette terrasse très ventée en plein soleil, les variétés résistantes ont été privilégiées : fétuques, stippas, cyprès de Provence, nandinas, osmanthus… Côté Sacré-Cœur, les chênes verts et les chênes-lièges forment un « jardin bleu », tandis que près de la sublime salle de bain, le jardin devient plus exotique avec des bambous, des palmiers et des Fatsias. Au sol, les grandes dalles en grès cérame sont rehaussées d’incrustation en laiton pour souligner les perspectives par des effets lumineux. Un écrin majestueux où admirer Paris s’illuminer à la tombée de la nuit avant de contempler le ciel étoilé…

LE MEURICE, 228 rue de Rivoli, 75001 Paris

Le Jardin d’Apicius

L’événement a fait grand bruit l’été dernier. Après quatre décennies passées aux fourneaux du restaurant étoilé Apicius, le chef Jean- Pierre Vigato a laissé sa toque à Mathieu Pacaud, jeune trentenaire inspiré prêt à ré-enchanter la haute gastronomie.

En reprenant les rênes de cette adresse mythique, le jeune chef devait relever le défi de l’assiette, mais aussi celui de la déco de ce somptueux hôtel particulier et de ses immenses jardins. Alors que le décorateur François- Joseph Graf s’occupait des salons intérieurs, Mathieu Pacaud a fait appel au paysagiste Pierre-Alexandre Risser pour repenser l’extérieur. Ensemble, ils ont restructuré cette surface de 1 500 m2 plantée de grands marronniers, de tilleuls et d’érables pour créer plusieurs « jardins dans le jardin ». Si l’étude paysagère, réalisée l’année dernière, avait permis de recomposer l’espace en deux vastes terrasses de réception et trois alcôves intimes, le chef et le jardinier s’étaient autorisés à improviser au fur et à mesure que le jardin sortait de terre. Ensemble, ils ont planté saules, cornouillers, hydrangeas, rosiers, gauras et graminées pour créer une ambiance d’une blancheur féérique. Des jardins d’exception pour un lieu exceptionnel.

LES ALCÔVES D’UN ÉPICURIEN
APICIUS, 20, rue d’Artois, 75008 Paris

Carte verte au Festival de Chaumont-sur-Loire

Au détour du chemin, son existence n’avait jamais semblé autant palpable. Fantasme des hommes depuis l’orée de l’humanité, le jardin originel dégageait une puissante sensation d’harmonie et d’équilibre.

Une mer de verdure, changeante et surprenante. Mille fois représenté, le paradis céleste imposait son message universel : l’amour. Mais comme l’avaient pensé les Grecs anciens, l’amour sous toutes ces facettes… Charis, la gratitude, eunoia, le dévouement, storgè, la tendresse, philia, l’amitié, mania pathè, la passion, pathos, l’amour possessif, porneia, l’appétit insatiable, et puis harmonia, eros et agapè, l’amour inconditionnel. À chaque pas, les végétaux bruissant de vie semblaient crier aux hommes le sens de la vie : « Aimez ! Aimez d’amour et d’amitié, délectez-vous des plaisirs de l’amour spirituel et physique, vivez passionnément et tendrement, osez expri- mer votre gratitude, apprenez le dévouement, aimez sans compter ! ». Au fil de la promenade dans ce jardin d’Eden, l’envie de cheminer avec l’Être aimé grandissait en chacun, pour partir ensemble à la découverte de tous les paysages de l’amour terrestre. L’ultime message de la nature aux hommes sera-t-il enfin écouté ?

AGAPÈ, JARDIN DE PARADIS
DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE
41150 Chaumont-sur-Loire
www.domaine-chaumont.fr